mes vieux dessins

mes vieux dessins

LES BAGAUDES !

Le terme « bagaudes » (en latin : bagaudæ et bacaudæ ; en français un nom masculin pluriel) désigne différents mouvements insurrectionnels discontinus de type jacquerie, constitués de bandes armées de paysans sans terre, d'esclaves, de soldats déserteurs ou de brigands, actives dans l'Empire romain tardif dans des régions périphériques de la Gaule à la fin du iiie puis de la Gaule et de l'Hispanie au ve siècle. Le caractère très allusif et disparate des sources ne permet pas de donner à ces divers troubles, qui ne semblent pas porter de revendication politique, sociale ou économique particulière, une explication unique. Néanmoins, parmi les raisons qui ont pu occasionner ces mouvements, le désir de se libérer de l'oppression de l'État romain et de ses représentants provinciaux en leur opposant une résistance armée est régulièrement évoqué.

 

 


Dans les années 90 , grâce à mes lectures studieuses , je trouve le nom qui va être adopté démocratiquement par tous les amis de ma bande de potes chevelus qui font la fête et dorment dans les bois même en hiver ! Les Bagaudes ! Une troupe de marginaux , proscrits , paysans , esclaves en fuite , soldats déserteurs , alliant cavaliers et paysans ! Dispersés depuis aux 4 coins du pays , mes amis portent encore le nom de cette troupe de gaulois réfractaires , irréductibles rebelles à l' empire romain décadent et barbarisé ! Bagaudes un jour , bagaudes toujours !  On retrouve ce terme gaulois issu du celtique dans le mot Breton BAGAD qui désigne depuis les années 50 , un orchestre de musique néo traditionnelle Bretonne , influencé par le pipe band écossais militaire , la fanfare civile en costume , les instruments sonores de type cornemuses , binious , bombardes et tambours ! Roulez jeunesse !!! Ce type de formation récente compte à présent des milliers de sonneurs !!!

 

 

ANCETRES743

 

 

00000

 

 

 

 

L'étymologie des mots latins bagaudæ et bacaudæ n'est pas fixée et son origine fait l'objet de diverses hypothèses dont la recherche contemporaine se fait l'écho, sans qu'aucune d'elles ne s'impose définitivement.

 

En se basant sur Aurelius Victor (ive siècle) qui rapporte que le terme est appliqué par « les naturels du pays », la racine gauloise « bág » signifiant « combat » a été proposée, à laquelle a pu être ajouté un suffixe provenant d'un nom de tribu, bien qu'aucune occurrence d'un tel nom n'ait jamais été attestée dans l'histoire des peuples gaulois. Néanmoins, cette idée que bagaudae fasse référence à des « combattants » fait relativement consensus pour la recherche actuelle.

 

Mais une séries d'autres propositions, qui oscillent de « l’ingénieux à l’étrange », n'en existent pas moins : une étymologie latine basée sur le terme « vagus » (« errant ») pourrait faire référence à une sorte de communauté itinérante voire de personnes déracinées par les guerres civiles et les migrations barbares de la période romaine plus tardive ; on a également fait le rapprochement avec la Legio V Alaudae (« Légion Alouettes ») levée par César, le suffixe -auda étant d'origine gauloise, voire avec les « bacchantes » romaines, mais aussi avec le terme armoricain bagat (« assemblée ») pour désigner une foule violente ou anarchique ou encore avec les Vargi cités par Sidoine Apollinaire (ve siècle) pour désigner des bandits d'Auvergne...

 

On a encore pu suggérer une liaison avec le nom d'une région associée à des « bagaudes » ou avec la tribu mauritanienne des Baquates, voire un dérivé de l'hébreu boguedim (« rebelles ») et prêter au terme toutes sortes de significations : habitants de la forêt, montagnards, individus vivant sous des tentes, paysans obligés de payer de lourdes taxes, bandits...

 

Il a plus récemment été suggéré de remplacer la graphie bagaudae par bacaudae, cette dernière apparaissant dans les manuscrits dès le ve siècle et dans les sources grecques, tandis que la première n'apparaît dans les manuscrits qu'à partir des ixe ou xe siècles. Si cette hypothèse semble pertinente, elle ne résout cependant pas les enjeux étymologiques qui restent entiers pour cette alternative. Enfin, il est également possible que le terme dérive du nom d'un chef oublié du mouvement et, en tout état de cause, le nom personnel de « Bacauda » est attesté dans l'Italie ostrogothe et byzantine au vie siècle et dans l'Hispanie wisigothique au siècle suivant, porté par de hauts dignitaires civils et ecclésiastiques, témoignant probablement alors de la tradition savante et ecclésiastique médiévale qui transforme progressivement les bagaudes en héros chrétiens.

 

 

 

 

 

 

0

 

 

Les deux sources principales attestant des rébellions de paysans gaulois à la fin du iiie siècle proviennent de l'entourage de l'empereur Maximien Hercule à Trèves et bien que le mot n'y soit pas utilisé, la plus grande partie de l'historiographie assimile ces révoltés aux bagaudes. Il s'agit de deux auteurs contemporains des évènements à l'époque de Dioclétien : l'orateur Mamertin, qui mentionne ces évènements dans un éloge panégyrique déclamé le 21 avril 289 (Pan. II) et un autre prononcé le 21 juillet 291 (Pan. III), et d'un rhéteur anonyme, probablement disciple du précédent, auteur de Panégyriques en l'honneur de Maximien et Constantin, prononcé à Trêves à l'occasion des noces de Constantin et Fausta et suivant assez fidèlement le Pan. III.

 

Le nom des rebelles apparaît pour la première fois dans le Livre des Césars, un ouvrage d'Aurelius Victor, haut fonctionnaire travaillant dans la bureaucratie impériale, qui trace une série de 42 biographies impériales (d'Auguste à Constance II) rédigée vers 358-360 et qui constitue le premier des bréviaires du ive siècle. Il semble qu'Aurelius Victor ait utilisé, pour l'époque de Dioclétien, une source relatant les événements d'Occident après 260, contemporaine de la révolte paysanne de 285, probablement une chronique impériale aujourd'hui perdue, un « Suétone augmenté » rédigé sous Dioclétien et poursuivi jusqu'à la mort de Constantin.

 

 

Le Livre des Césars est lui-même utilisé pour la rédaction au début du ve siècle de l'anonyme Épitomé de Caesaribus mais surtout dès la fin du ive siècle par l'historien latin Eutrope. Ce dernier, bureaucrate qui sert différents empereur depuis Constance II jusqu'à Théodose, rédige vers 369-370 une Histoire romaine à la demande de Valens, œuvre dont il fait peu de doute qu'elle ait été rédigée avec A. Victor sous les yeux, les quelques variantes avec ce dernier laissant penser qu'Eutrope utilise également la source perdue de ce dernier.

 

L'ouvrage d'Eutrope a une influence importante sur différents auteurs du Bas Empire grecs et latins qui reprennent le passage sur les bagaudes, au nombre desquels PaeaniusJérôme de Stridon14 — influençant lui-même au fil des siècles certains de ses continuateurs comme l'auteur de la Chronica Gallica de 511 et celui de la Chronique de Frédégaire, le byzantin Jordanes ou encore les chroniqueurs médiévaux Hermann Contract ainsi que Marianus Scottus — puis Paul Orose. L'œuvre de ce dernier a une influence considérable sur l'historiographie médiévale, inspirant notamment certains auteurs ecclésiastiques médiévaux qui christianisent les bagaudes avec le cycle hagiographique du martyr de la Légion Thébaine, développé dans la Passion de saint Maurice, la Vita sancti Baboleni ou encore au xie siècle chez Sigebert de Gembloux.

 

 

 

 

 

1

 

 

 

Ce que l'on connait des bagaudes du ve siècle provient essentiellement de l'œuvres de l'historien byzantin Zosime, fonctionnaire païen à la cour d'Anastase Ier, qui rédige son Histoire Nouvelle entre 507 et 51818. Il est difficile d'établir la provenance des informations qu'il développe au sujet des bagaudes rassemblées dans son bref livre VI, assez confus et s'interrompant brusquement, mais il est vraisemblable qu'il ait utilisé les travaux de l'historien païen du début du ive siècle Olympiodore de Thèbes — dont on connait un résumé par Photius — qui semble lui-même avoir puisé dans ouvrage pamphlétaire anti-chrétien retraçant les années 305 à 410 de l'Empire, l'Histoire contre les chrétiens, aujourd'hui perdue, qui attribue la prise de Rome par les troupes wisigothes d'Alaric à la conversion des empereurs au christianisme.

 

 

On trouve l'évocation d'une société de paysans bandits de la région de la Loire, où le pouvoir impérial semble absent, dans un dialogue du Querolus sive Aulula, une comédie de mœurs et de situation décrivant la décadence de la société impériale au début du ve siècle, dont l'auteur anonyme est contemporain des événements armoricains de l'époque, vraisemblablement proche de Rutilius Namatianus. Ce dernier, membre d'une influente famille sénatoriale païenne probablement originaire de la Gaule méridionale, exercer d'importantes fonctions préfectorales à Rome jusqu'en 414. Il compose un poème en vers élégiaques, De Redito Suo, dans lequel il relate son récent retour de Rome, décrivant la situation de la Gaule à l'époque de la reprise en main impériale consécutive aux invasions et usurpations ainsi qu'aux les agitations de la révolte armoricaine de 409.

 

Le prêtre marseillais Salvien compose son Gouvernement de Dieu vers 440, dans lequel il décrit, d'un point de vue chrétien, les invasions barbares et les événements politiques de l'État et de l'Église dont il est contemporain. Salvien, qui semble connaître les bagaudes du iiie siècle, parle de leurs homologues de son époque de façon générale, ainsi que du soulèvement de Tibatto en 435-437, dans des passages caractérisés par une atypique indulgence envers les rebelles dont la révolte armée se justifie selon lui par la necessitas.

 

On trouve également des évocations du soulèvement armoricain de 437 et de sa répression dans les écrits de l'évêque gallo-romain Sidoine Apollinaire25 ainsi que dans la Chronica Gallica de 452, qui rapporte également la révolte menée par le médecin Eudoxius en 448. Les spécialistes estiment que la révolte mentionnée dans son Panégyrique d'Aetius par le poète chrétien d'origine franque Flavius Merobaudes, fait allusion aux bagaudes de 437 ou à une révolte ultérieure de 446. Dans ses Chroniques, évêque de Gallécie Hydace de Chaves fournit de nombreux éléments au sujet des bagaudes hispaniques mais ses formulations obscures laisse nombre de questions questions sont débattues. Enfin, le prêtre Constance de Lyon compose vers 480 une Vie de Germain d'Auxerre, défenseur des bagaudes armoricains, qui a une influence décisive lors de la sanctification médiévale du mouvement.

 

 

 

 

 

 

 

11

 

 

 

Pas plus la chronologie que la géographie des évènements ne sont mentionnées dans les sources et la recherche est amenée à procéder par hypothèses et déductions. Les premiers évènements identifiés au phénomène des bagaudes prennent place au cours des années 285 et 286 en Gaule vraisemblablement en Armorique, entre la Seine et la Loire mais aussi dans la région de Trèves. Le mouvement de rébellion est attesté par le Panégyrique de 291 qui, seul document contemporain des évènements, n'utilise cependant pas les termes de bagaudæ ou bacaudæ, évoquant plutôt les rebelles en termes associés à la campagne, tels que agricolae (« agriculteurs »), aratores (« laboureurs »), pastores (« bergers ») et autres rustici (« campagnards »), comparant leurs attaques de biens agricoles au comportement d'un hostem barbarum (« ennemi barbare »).

 

Aurelius Victor, qui écrit dans le seconde moitié du ive siècles, ainsi que plusieurs de ses suivants dont Eutrope et Orose détaillent davantage les évènements.

 

Suivant leurs récits, la révolte éclate après le départ de l'empereur Carin pour l'Italie vers janvier 285 quand deux hommes, Aelianus et Amandus forment une armée de paysans (agrestes) et de voleurs (latrones) en Gaule — appelée « Bagaudes » par les locaux, par eux-mêmes ou par leurs chefs suivant les auteurs — et se livrent au pillage des champs et de villes — sans toutefois qu'aucune soit nommée ni que les assaillants aient voulu y prendre le pouvoir. Ces évènements poussent Dioclétien, devenu empereur le 20 novembre 284, à réagir en envoyant Maximien Hercule, dont il a fait son césar en juillet 285, afin de restaurer l'ordre avec l'aide de l'officier Carausius.

 

Maximien, au-delà de la pacification de la révolte paysanne, est en effet chargé d'assurer la défense de l'Occident contre les Germains ainsi que de prévenir le danger d'une nouvelle usurpation. Les sources s'accordent sur le fait que Maximien met rapidement les bagaudes en déroute, qu'une partie d'entre eux se rendent au césar victorieux tandis que la répression se prolonge encore quelques mois, jusqu'à la fin de l'automne ou jusqu'au début de l'hiver 285, dans la mesure où l'on sait que Maximien est de retour à Milan le 10 février 286. Eutrope rapporte encore que juste après avoir vaincu les bagaudes, Maximien et Carausius mènent des opérations navales contre les Francs et les Saxons avant de se déplacer vers le Rhin pour contenir les incursions des Chaibones et des Hérules.

 

La première apparition des bagaudes dans les sources laisse ainsi l'impression qu'il s'agit de provinciaux de basse extraction originaires des campagnes gauloises, dirigés par deux individus dont les noms sont connus des auteurs, donc probablement notoires, sans pour autant que le mouvement de rébellion ne semblent avoir constitué une menace d'importance pour le pouvoir impérial, ainsi que semble en attester sa place modeste dans le Panégyrique à Maximien, probablement peu enclin à accorder de l'importance à un adversaire guère glorieux. Le mouvement de type bagaude va néanmoins connaître une résurgences attestée au début du ve siècle.

 

 

Soulèvements au ve siècle

 

Empire romain d'Occident vers 410 .

 

Entre 409 et 417, des soulèvements apparentés aux bagaudes sont signalés en bord de Loire puis en Loire inférieure, jusqu'à la côte Atlantique. Les bagaudes sont évoqués par Zosime dans le cadre des invasions germaniques en Gaule et en Espagne, à l'occasion de la tentative de restauration de la Gaule par l'usurpateur Constantin III face aux envahisseurs germains : celui-ci restaure les frontières du Rhin, combat les Suèves, les Vandales et les Alains qui depuis 407 déambulent en Gaule, et négocie la neutralité des Francs, des Burgondes et des Alamans.

 

 

C'est dans ce contexte que se nouent les interactions entre l'usurpateur et les bagaudes, dont ni la nature ni la localisation ne sont claires : Zosime rapporte que le général romain d'origine wisigothique Sarus, poursuivi par les troupes de Constantin après l'échec du siège de Valence, doit céder son butin de guerre à des bagaudes pour pouvoir franchir les Alpes en vers l'Italie vers 407 ou 408 ; suite à quoi, l'usurpateur rassemble son armée et fortifie les Alpes cottiennespennines et maritimes pour faciliter son accès à l'Italie et marcher contre l'empereur Flavius Honorius.

 

 

Ainsi, on ne sait si le rançonnement de Sarus par les bagaudes est le fruit d'une alliance effective avec Constantin ou si ce dernier a maté et contrôlé les bagaudes alpins dans le cadre de sa politique de restauration. Dans le cas contraire, les ces derniers ont du rester actifs jusqu'à la pacification de la Gaule en 417 par le magister militum et futur empereur Constance. Cet épisode a parfois été considéré comme un signe d'une certaine puissance militaire des bagaudes, capables de menacer une armée romaine, mais cet épisode reste isolé dans les sources et il peut s'être agi plus simplement d'un cas de banditisme traditionnel des populations alpines peu romanisées.

 

 

Les mentions dans les sources du soulèvement armoricain vers 414-417 ainsi que d'une révolte d'esclaves dans la cité aquitaine de Bazas en 414 ont amené certains chercheurs à considérer l'Armorique et l'ouest de la Gaule comme d'importants foyers de bagaudes mais aucune source écrite ne relie explicitement les deux phénomènes ; l'insurrection qui prend place à Bazas — au cours de laquelle des esclaves et affranchis massacrent les élites locales durant le siège de la ville par les Wisigoths — semble même difficile à assimiler aux bagaudes. A contrario, les spécialistes s'accordent généralement pour voir des bagaudes dans la société de bandits paysans aux usages juridiques primitifs établie dans la vallée de la Loire que décrit le Querolus, bien que la pièce ne fasse pas davantage explicitement référence aux bagaudes.

 

 

Tibatto et Eudoxius

 

Peu après cette date, une révolte bagaude est réprimée en Espagne et dans le nord de l'Aquitaine par les Wisigoths, sur ordre des autorités romaines. Une nouvelle révolte éclate en 435, dirigée par un certain Tibatto qui livre la Gaule méridionale à l'anarchie avant d'être vaincu et fait prisonnier en 437. La date de son exécution, parfois évoquée à la suite de cette défaite, n'est pas assurée et il est possible qu'il ait trouvé la mort après avoir conduit une nouvelle révolte en juillet 446, probablement réprimée par les Alains dirigés par Goar.

 

 

Il est toutefois possible que les auteurs antiques aient erronément assimilé cette nouvelle révolte qui prend place à la fin des années 440. Cette dernière guerre sociale de Gaule ultérieure embrase particulièrement en Gaule du centre et de l'ouest, sous la direction d'un médecin (arte medicus) du nom d'Eudoxius, un homme agile mais au mauvais esprit qui, après sa défaite en 448, trouve asile auprès d'Attila dont il devient le conseiller, contribuant peut-être à lui faire faire mouvement vers l'Ouest. La répression de la bagaude est très dure, voire définitive dans la mesure où les sources ne mentionnent plus de bagaude en Armorique ou en Gaule ultérieure après 450.

 

 

En Hispanie

Les bagaudes se prolongent encore en Espagne et en Tarraconaise mais les Chroniques d'Hydace sont les seules sources à évoquer les bagaudes d'Hispanie qu'elles citent explicitement, liés à différents évènements. Hydace évoque premièrement un important massacre de bagaudes en Tarraconaise par le comte Asturius en 441 puis celui, deux ans plus tard, perpétré par son successeur Mérobaud à l'encontre de bagaudes venus de l'ouest de Pampelune. Quelques années plus tard, un important mouvement de bagaudes dirigés par un certain Basilius s'attaque en 449 à Tarazona où ils massacrent des fédérés goths alliés de Rome réfugiés dans la cathédrale ainsi que l'évêque du lieu, León. Ils s'allient ensuite au roi suève Rechiaire pour dévaster les environs de Caesaraugusta (Saragosse) et d'Ilerda (Lérida) qu'ils prennent par traitrise, y capturant un grand nombre de citoyens.

 

La dernière mention des bagaudes dans les sources remonte à 453-454, lorsque, sur demande de l'empereur Valentinien III, le nouveau roi wisigoth Théodoric II dépêche en Tarraconaise un contingent dirigé par son frère Frédéric pour mater leur révolte. En effet, le pouvoir romain n'a pas de troupes dans la région et autorise les fédérés wisigoths à traverser les Pyrénées vers la vallée de l'Èbre au départ de Toulouse pour intervenir ex auctoritate romana mais sans commandement romain : les troupes de Frédéric anéantissent les définitivement bagaudes, dont le nom n'est plus évoqué par la suite, avant de battre les Suèves, de s'emparer de Braga puis de liquider Rechiaire en 456. Si les sources font encore mentions de la résistances des populations astures et vascones contre le nouveau pouvoir wisigothique, il n'est plus jamais question de guerre bagaude.

 

 

 

 

 

125351889_856569548248164_4061929767148647642_n125384204_856565344915251_2739096887016875850_n125384204_856569174914868_3457260157080273072_n125400639_856568204914965_7214942512272737565_n125405005_856568221581630_3018150082717338649_n

 

 

 

 

 

125405328_856574171581035_7719331229358122033_n125409822_856565101581942_2684351448787752814_n125412368_856571258247993_8905908997958941488_n125412371_856573021581150_8686441428611524505_n

 

 

 

 

 

 

 

 

125413150_856566998248419_745482509143778170_n125415268_856575111580941_3638385004383817074_n125415991_856564391582013_2639574288432480902_n125417708_856583008246818_7858833289432625663_n125419756_856565961581856_8955723433451583773_n125420975_856565591581893_7205405982607632867_n125421426_856569354914850_5586965909888814854_n125434365_856564678248651_6583367238428135134_n125482569_856565058248613_8925910306793333011_n

 

 

 

 

 

 

 

 

 

125486223_856574678247651_7545325074329850027_n

 

 

 

 

 

 

 

125537009_856565434915242_4567374886557797428_n125537009_856566614915124_3846432383444198862_n125539128_856570704914715_2794656091938486703_n125564232_856572348247884_4542726878569729512_n125571045_856566771581775_4255593320062614255_n125571045_856575161580936_4505729451594290532_n125760287_856565648248554_7342607843406807211_n125760287_856567088248410_7815799345966900742_n125760991_856566961581756_6683786797321770056_n125764840_856564454915340_315465388436494926_n125764840_856583001580152_315486126569045933_n125765363_856565004915285_5567896632564554748_n125765366_856566411581811_2994743859984925832_n125765366_856567044915081_7778009425794737289_n

 

 

 

 

 

 

 

125766475_856573924914393_4222557790943679514_n

 

 

 

 

 

 

 

125767331_856566828248436_3152784667616482903_n125768271_856573788247740_228001789031043042_n125768935_856575024914283_3164910393192769408_n125769632_856574778247641_4462611775758876852_n125771486_856568594914926_4039064021045741297_n125771863_856569544914831_4385458056670588068_n125776589_856564434915342_6318526223540429067_n125777399_856583548246764_2380410196746316360_n125780258_856565614915224_5887738532043733771_n125780258_856566178248501_6090682349257933388_n125782204_856566711581781_1211199340855320427_n125783693_856568608248258_1272410017843865255_n125785700_856567128248406_3091501865461658089_n

 

 

 

 

 

 

 

 

125786118_856574154914370_2590577038645235085_n

 

 

 

 

 

125787840_856569904914795_7170567358933956289_n125789637_856565231581929_1367364427343664618_n125794078_856566504915135_7353926313641640282_n125794078_856570828248036_3878183334881447225_n125794082_856568798248239_6016308542468273346_n125804654_856566264915159_3336275692712519455_n125810244_856565361581916_5228813374453559471_n

 

 

 

 

 

 

 

 

125813402_856583611580091_4220671703604005999_n

 

 

 

 

 

 

 

 

125820489_856564608248658_1412464437831104566_n125823443_856566731581779_1200002362825865642_n125839506_856565034915282_7882543594754873986_n125839506_856565834915202_5241754821537164517_n125839993_856564844915301_9058083454949688002_n125847767_856566308248488_4286395841541644699_n125856104_856565504915235_1265173165459119211_n125856104_856574908247628_1370666927581734834_n125861538_856566938248425_5979575908126194872_n125864995_856564644915321_9056412316063694743_n

 

 

 

 

 

 

125868822_856564181582034_4993333053462763399_n

 

 

 

 

 

 

 

 

 

125868868_856572594914526_6180377757373778977_n

 

 

 

 

 

 

 

125869195_856566861581766_8953469103235494769_n125872772_856569731581479_8069286194105192762_n125873174_856566154915170_7475123207192761095_n125873179_856564538248665_375753793650372730_n125873179_856564921581960_3366967626056887061_n125879882_856575018247617_5218127398403825339_n125879890_856564721581980_1516783827479664401_n125880715_856566484915137_5575695902208300740_n

 

 

 

 

 

 

 

 

125880724_856583824913403_5730065630415201948_n

 

 

 

 

 

 

 

 

 

125886793_856582404913545_3240036622498271358_n

 

 

 

 

 

 

125899029_856566464915139_8802993955374407171_n125899031_856566064915179_1114248303197762268_n125921771_856569718248147_5037506195453880524_n125923649_856569531581499_7539758949868417404_n125924113_856573884914397_9057701399761846790_n125925878_856582381580214_4417404216646193446_n125932510_856566358248483_5390870714827153055_n125936230_856574881580964_7373533598292577076_n125939392_856571441581308_2800841721364735932_n125939392_856582481580204_2140705157782652262_n125941042_856566331581819_2158958712103630842_n125941044_856573101581142_8848007858332961446_n125944196_856564701581982_2428101204133048389_n125944196_856572084914577_703129607403672981_n125951860_856565571581895_4700322066083262582_n125953190_856573468247772_611117158421044096_n125955301_856582584913527_5391311314229397186_n125966835_856565874915198_848835391647928979_n125983707_856573294914456_8471859358799733333_n126006122_856570138248105_8836109966810762441_n126016596_856564631581989_5535821979488019532_n126023108_856565911581861_6786795592122940114_n126025674_856565394915246_4104190522691612216_n126029044_856565671581885_413953040255712130_n126034680_856568444914941_8710142163820467119_n126045652_856573754914410_1540185436924674857_n126087097_856572434914542_2963364745294161328_n126095904_856582778246841_4462754558939178548_n126119397_856566808248438_4438394485510271913_n

 

 

 

 

La légende bagaude va naître de la fusion entre deux courants : les récits des conteurs populaires, les écrits des "clercs". Nous ne saurions rien des premiers s’ils n’avaient été utilisés par les seconds qui avouent, parfois, avoir transcrit des témoignages oraux. Quelle part de vérité historique recèlaient ces récits ? Il est fort probable qu’au sein du peuple le souvenir des guerres bagaudes est resté longtemps vivant et qu’il s’exprimait sous la forme d’une sorte de chanson de geste jusqu’au XIIème siècle au moins.

 

 

Qui étaient ces conteurs ? Des hommes du peuple paysan affectés socialement à la conservation des épopées locales et des mythes traditionnels, des hommes de la mémoire exclusivement orale ; mais aussi des professionnels de l’errance, jongleurs ou colporteurs, forains à plus ou moins grande surface de circulation qui pouvaient être indirectement liés au monde de l’écrit, à la cléricature. Les clercs devaient d’ailleurs agir sciemment sur des légendes populaires païennes pour les christianiser, à l’instar des fêtes, des arbres et autres sanctuaires, et ceci dut jouer fortement sur la geste bagaude. Mais comment ? Nous verrons que ce glissement a des déterminations fort complexes, que ces interventions pouvaient mener à des récits orientés idéologiquement de façon opposée.

 

3Cette source orale populaire pouvait s’appuyer indirectement sur les quelques textes écrits qui avaient survécu aux temps mérovingiens (Orose, Eucher, Salvien), sur les déformations de ces textes, courantes au Moyen-Age, ou sur les "Histoires" médiévales, mélanges de témoignages oraux, d’inventions des auteurs et de textes antiques : il n’y a pas d’un côté un discours oral, de l’autre les écrits, mais à tous moments de complexes interrelations.

 

4Les clercs, érudits et faussaires, s’appuyaient sur ces récits populaires, ou plutôt sur certaines fractions de ces contes, celles qui les arrangeaient d’une façon ou d’une autre. Il s’agissait généralement pour eux d’écrire des Passions de martyrs ou des Vies de saints, souvent pour attirer les visiteurs dans telle abbaye par une publicité soignée faite autour de reliques et de légendes. Comme nous le verrons, ils purent utiliser aussi les bagaudes pour leurs querelles contemporaines, un peu â la manière de nos historiens qui "tirent" la commune de Paris vers son aspect patriotique, ou de guerre sociale. Dans cet ordre d’idées, la légende bagaude peut avoir joué un rôle dans les révoltes ultérieures, celles du XIème siècle justement. Comment procédaient-ils ? Ils prenaient une base dans quelque historien connu, ils ajoutaient des légendes qui circulaient sur les lieux ou les hommes, ils inventaient délibérément ou incorporaient ce qu’ils croyaient vrai. Notons qu’ils ne pouvaient pas plus faire de publicité totalement mensongère pour leur abbaye ou leur saint que nos modernes supermarchés pour leurs produits. De même pour alimenter leurs querelles contemporaines, il fallait une vague correspondance entre leurs écrits et les sources tirées des "historiens" ou les dits populaires, au moins sur certains points.

 

5On dira : pourquoi nous intéresser à ces légendes ? L’histoire n’aurait que peu à faire des racontars, des récits populaires ou des Vies publicitaires s’il ne s’agissait que de connaître le fait bagaude. Mais il est intéressant, aussi, de connaître la façon dont ces bandits, ces sauvages ou ces révoltés furent perçus par leurs contemporains, puis par les générations successives et cette histoire de l’idéologie est partie de l’histoire générale, de celle des luttes sociales en particulier.

 

6Quelques documents nous permettent de repérer l’évolution de la légende bagaude du Vème au XIIème siècle : d’abord la Passio thébaine A ou Passio d’Eucher pour le Vème siècle, ensuite les manuscrits de type B de cette même Passio, peut-être initialement rédigée vers 700. Pour Tes années 638-664, nous avons également des chartes relatives à la fondation de l’abbaye de St-Maur-des-Fossés ; bien qu’apocryphes dans leur forme actuelle, elles contiennent des éléments contemporains de cette fondation. Mais elles nous renseignent aussi sur la légende bagaude à l’époque où elles furent plus ou moins "trafiquées", le XIème siècle. Elles doivent être mises en relation avec la Vie de St Babolin qui s’appuie sur certaines de ces chartes et qui nous conte une épopée bagaude. Pour la fin du XIème siècle, nous trouvons aussi la Passio de Saint Maurice par Sigebert de Gembloux. Enfin, pour le XIIème siècle, nous avons le Liber de Compositione Castri Ambaziae des chroniques des comtes d’Anjou. Bien peu de choses, assurément. Peut-être faudrait-il tenir compte également du silence de l’époque carolingienne et tenter de faire apparaître une légende bagaude que nous ne connaissons pas, mais qui est présente "en creux", négativement, par la réponse qu’elle a produit (Sigebert de Gembloux) ou par ce qui, peut-être, en transparaît dans la Vie de St Babolin : l’épopée bagaude vue par les hérétiques du début du XIème siècle.

 

 

 

On désigne sous le nom de bagaudes (terme d'origine celtique qui signifie « les combattants ») les paysans gaulois qui se révoltèrent contre les Romains à l'époque de Dioclétien (fin du IIIe siècle) et les révoltés de Gaule et d'Espagne dans la première moitié du Ve siècle. Le premier soulèvement, qui avait été précédé d'un certain nombre de troubles, commença en 283 et dura jusqu'en 311. Les révoltés, qui se dressaient contre la pression fiscale, sont souvent traités de voleurs (latrones) par les auteurs latins. En réalité, leurs bandes, qui se livraient bien entendu au pillage, constituaient de véritables armées animées d'un certain patriotisme. Ils furent battus par Maximien Hercule, et leurs chefs Aelianus et Amandus, qu'ils avaient élus empereurs, furent considérés comme des martyrs et des saints. À la fin du IVe siècle et au début du Ve, les bagaudes réapparurent un peu partout, habitants de la campagne se révoltant contre les impôts et contre la justice de Rome.

 

Salvien, moine de Trèves qui se fixa dans les îles de Lérins vers 450, s'exprime comme suit : « Nous les appelons des rebelles, des hommes perdus, nous qui les avons poussés à être des criminels. S'ils sont devenus des bagaudes, n'est-ce pas à cause de nos injustices, de la malhonnêteté des gouverneurs, de leurs confiscations, de leurs rapines, eux qui, sous le prétexte de percevoir les impôts publics, détournent à leur profit les sommes perçues ? » (De gubernatione Dei, V, VI). La comédie latine, QuerolusLe Grognon, ou l'Aulularia, qui date de la fin du IVe siècle ou du début du siècle suivant et qui est imitée de Plaute, montre comment les paysans repoussent les lois romaines et s'organisent pour rendre la justice. On signale des bagaudes au Ve siècle en Espagne, dans la Tarraconaise. L'écrivain grec Zosime dépeint leur activité dans les Alpes en 408. Mais c'est en Armorique, où se manifeste un chef de bagaudes, Tibatto, que les révoltés sont les plus actifs et les plus puissants. Ici encore, il apparaît nettement que les paysans sont mus par un sentiment antiromain. Goar, le chef des Alains, peuple originaire du Caucase auquel Aetius, qui avait lui-même reçu mission de défendre l'Armorique, avait fait appel, voulut noyer dans le sang la sécession des Armoricains. Mais saint Germain s'interposa. À cette même date, on constate l'immigration en Armorique d'hommes et de femmes de Grande-Bretagne. Le terme de bagaudes n'est pas employé pour désigner les révoltés de Grande-Bretagne qui sont cependant signalés à la même époque dans la région londonienne et ailleurs.

En Gaule, le nom apparaît dans des documents postérieurs au Ve siècle, ne laissant aucun doute sur l'ampleur de la révolte. Un diplôme de 638 relatif à Saint-Maur-des-Fossés, dans la région parisienne, mentionne un retranchement des bagaudes dans la localité.

 

 

 

 

ZZZZZZZ

 

 

 

 

 

 

 

ZZZZZZZ

 

 

 

Jacqueries et autres révoltes fiscales

Des Bagaudes aux Gilets jaunes ...... A suivre !!!

L’Hexagone, autrement dit le territoire de la France actuelle, connaît des accès de fièvre depuis près de deux millénaires. Ces révoltes qui soulèvent les villages et parfois les villes ont peu de choses en commun et de très lointaines similitudes avec ce que l’on peut observer dans les pays voisins.

 

 

Répression de la Grande Jacquerie (Chroniques de Saint-Denis, après 1380, British Library, Londres)

 

 

Leur recension fait apparaître trois âges successifs :

• Les premières révoltes surviennent dans les périodes d’affaiblissement de l’État et du pouvoir central. Des Bagaudes à la Grande Jacquerie, elles prennent pour cible la classe seigneuriale qui opprime les campagnes et les villes naissantes.

 

• Avec l’affirmation de l’État s’accroissent dans un premier temps les inégalités sociales. C’est alors contre la misère et le désespoir que se soulèvent les paysans, à l’image des Croquants.

• l’avènement de la démocratie et la réduction lente mais constante des inégalités sociales, les nouveaux conflits, des canuts à Poujade en passant par les vignerons du Languedoc, relèvent des revendications de classes ou de corporations professionnels.

 

Toutes ces révoltes ont en commun la spontanéité et l’absence de chef et de projet. Toutes ont en commun d’avoir échoué.

 

Bien malin qui pourra dire ce qu’il en sera des révoltes du quatrième âge dans lequel nous sommes entrés avec les Bonnets rouges et les Gilets jaunes…

 

 

Guerre aux châteaux

Les premières révoltes dont font état les chroniques se rapportent à la Gaule romaine. Désignées sous le nom de Bagaudes, d’après un mot celtique qui désigne une bande organisée, elles sont apparues à la fin du IIIe siècle, à l’époque de l’empereur Dioclétien, et ont perduré jusqu’au crépuscule de l’empire, au milieu du Ve siècle, essentiellement dans le nord-ouest de la Gaule.

 

Réprimées aussi bien par les dernières troupes de Rome que par les armées barbares en cours d’établissement sur le sol gaulois, les Bagaudes ne vont plus faire parler d’elles dans la 2e moitié du Ve siècle. (...)

 

Après l’An Mil, la chrétienté occidentale s’ébroue. La sécurité revient dans les campagnes et ramène une forme de prospérité. Mais tout se gâte au milieu du XIVe siècle avec la « guerre de Cent Ans »,  la Grande Peste etc.


 

SALUT A TOI , PAYSAN DES VILLES !

058059060



13/12/2023
50 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 6 autres membres