Cernunnos, dieu celte aux bois de cerf !
Dieu-cerf gaulois en lien avec la nature, Cernunnos est une divinité majeure celte.
Outre Shiva, c'est Cernunnos, divinité celte cornue, qui est très souvent associée au Pashupati de l'Indus.
Le célèbre chaudron de Gundestrup, retrouvé dans une tourbière du Juttland (Danemark, 1er siècle avant notre ère), nous présente Cernunnos dans une position identique à celle de Pashupati. De grande envergure (42 / 69 cm), ce chaudron cérémoniel est composé de plusieurs plaques de bronze illustrant des mythes locaux. Il contient lui-même la représentation d'un chaudron, dans lequel est précipité un homme, devant le regard d'une armée en rang serré (il peut s'agir d'une possible victime sacrificielle).
Le chaudron est un objet typique du culte celte, il symbolise une corne d'abondance inversée. Le chaudron évoque par ailleurs le bol de Shiva (une divinité qui n'hésite pas à s'incarner sur Terre pour mendier la nourriture dont ses disciples sont privés, comme nous le rappelle la fable d'Annapurna).
Rapprochons aussi le chaudron celte de la coupe cérémonielle scandinave, qui servait à recueillir le sang des sacrifices humains ou animales. Cette coupe, dont le Graal est directement inspiré, était un outil indispensable du culte, au même titre que l'autel et le couteau (ou le marteau) cérémoniel.
Revenons au chaudron de Gundestrup : outre des animaux, des troupes armées pour les combats, des arbres et des enluminures décoratives, nous pouvons distinguer nettement des figures humaines que nous interprétons comme des divinités. L'une d'entre elles semble ressembler tout à fait au mystérieux Pashupati de la vallée de l’Indus.
Il s'agit d'un homme coiffé de bois de cerfs, assis en tailleur, tenant dans une main un serpent, dans l'autre un torque. Le torque qui encercle son cou est un collier sacré celtique, qui rappelle les colliers de noix de rudrakash que porte Shiva. La torque, comme les noix de rudrakash, sont deux symboles de virilité.
Des plantes croissent aux pieds du dieu, ainsi que tout autour du chaudron. Tout comme le Pashupati, il est assis en tailleur et entouré d'animaux : une biche, un cerf, un sanglier, un lion, un serpent lui tiennent compagnie. Il est pieds nus, simplement revêtu d'une sorte de pyjama serré, qui lui couvre le corps, le haut des bras et les cuisses.
Cernunnos, mot qui signifie « le cornu », porte des bois de cerf sur sa tête. Quand ils se brisent, les bois de cerf repoussent, en vertu de quoi ils sont considérés comme des symboles du printemps et du renouveau de la vie (donc de l’éternité de l'âme, tout autant que de la mort du corps). Alternativement, les bois de Cernunnos peuvent être remplacés par des cornes, symboles de la lune, donc des moissons et de la fertilité des champs.
Le cerf est un animal sacré, particulièrement chez les Scythes et les Celtes. La très riche artisanerie scythe propose d'innombrables fibules et bijoux à l'effigie de cet animal, souvent en or et en métaux précieux.
Assis en tailleur, entouré d'animaux totems comme le serpent (qu'il tient dans sa main), Cernunnos est le maître des poisons et des remèdes (la divinité de Gundestrup, qui est aussi celle de l'Indus, propose à ses disciples d'évacuer leur poison. La mort ne l'effraie pas). Shiva est également représenté avec un serpent à ses côtés, qui s'enroule autour de son cou en guise de collier (et donc de talisman). Ce serpent s'appelle Vasuki, il est le maître du plus bas des sept enfers souterrains de la tradition védique. L'amitié entre Shiva et Vasuki signifie que Shiva a fait de la mort un allié.
De même, le Cernunnos du chaudron de Gundestrup enserre dans son poing la gueule d'un serpent, comme pour en faire jaillir le venin (le venin est l'ignorance et le serpent symbolise l’homme qui rampe dans les domaines matériels de l'existence, mais qui désire s'élever à tout prix. C'est ce que devrait lui permettre de réaliser l'adoration de la divinité Shiva-Cernunnos.)
En outre, un serpent à tête de bélier est souvent représenté auprès de Cernunnos. Ce bélier mutant est un animal mythologique populaire chez les Celtes, présent sur leurs armes et sur leurs instruments de musique. Cette créature est sans aucun doute une version européenne du naga indien, ce serpent géant et cruel, qui vit dans les marais et terrorise les villageois. Comme exemple, citons le combat de Krishna contre l'hydre Kalya, le naga aux mille têtes.
La mythologie grecque fourmille elle aussi de tels monstres reptiliens, comme en témoigne le combat d'Héraclès contre l’hydre de Lerne.
Continuons de lister les analogies entre Shiva et Cernunnos : Cernunnos, est présenté tenant dans sa main un bol. Le bol de Cernunnos n'est autre que le bol de Shiva. Il s'agit à la fois du bol du sanyassim, du moine errant et du renonçant, mais c'est aussi le bol d'abondance. Shiva, en divinité généreuse, jette du riz à ses disciples, de même que ceux-ci lui adressent leurs offrandes. Le bol peut ainsi être compris comme un chaudron miniature qui symbolise l'union entre la divinité et ses disciples : ces derniers l'honorent de leur pensée et de leurs libations de beurre (ou de sang), et en retour le dieu leur envoie, soit la prospérité (niveau inférieur) soit la joie éternelle (niveau supérieur).
Dans la version japonaise du mythe de Shiva, ce n'est plus un chaudron ou un bol, mais un sac en toile que Daikokuten porte sur son dos. Cependant, on retrouve dans ce sac les mêmes choses : du riz, des céréales, des pièces d'or ; de quoi combler ses fidèles.
Mais encore : Cernunnos apparaît fréquemment accompagné d'une parèdre. De même que Shiva est très souvent accompagné de la grande déesse Parvati-Shakti, le Cernunnos celte est fréquemment associé à une déesse qui lui ressemble. Elle est assise à ses côtés, dans une position rappelant sans équivoque Parvati partageant le trône de l'Univers avec Shiva. Les agamas, de même que la poésie de Shankara, mentionnent en effet que « sur le même trône que Shiva, la Grande Déesse partage un corps pour deux. »
« Le groupe [de divinités celtes] le plus caractéristique est peut-être le couple anonyme dont le culte eut pour centre le pays des Éduens. À l’époque gallo-romaine, ce couple est représenté de la façon suivante : le dieu ordinairement barbu, revêtu de la saie gauloise, porte de la main droite un vase et tient de la main gauche un maillet à long manche ; ses traits expriment la gravité, mais aussi la bienveillance ; il est assis, comme sa compagne, sur un banc à dossier. La déesse drapée tient fréquemment une patère chargée de fruits et une corne d'abondance. Les attributs invitent à considérer ces images comme celles de divinités bienfaisantes. Les dimensions réduites des monuments, les lieux de trouvaille prouvent d'autre part que ces divinités étaient l'objet d'un culte privé. Sous les traits humanisés par la plastique gallo-romaine, se cachent de très anciennes divinités. Dans la déesse il est permis de reconnaître la Terre-Mère, c'est-à-dire la vieille divinité des temps préhistoriques, dont les premières images apparaissent dans les grottes de la vallée du Petit-Morin. Son compagnon ne peut être qu'un Dieu-Père, peut-être celui dont les Gaulois, au rapport de César, se disaient issus. » É. Thevenot. Histoire des Gaulois.
Cernunna partage avec son compagnon les symboles cervidés (ou bovins) et le torque ; elle possède les mêmes attributs que lui, tout comme Shiva et Parvati possèdent les mêmes attributs : fertilité, agriculture, mais aussi colère, avec leur némésis Rudra et Kali. Selon la doctrine non dualiste, Shiva est Shakti. C'est là le sens du mythe de Kali foulant du pied Shiva : Kali est Shiva, en heurtant Shiva, elle se blesse elle-même.
À part le chaudron de Gundestrup, il existe une certaine variété dans les représentations de celui que nous nommons Cernunnos. Il en va de même pour Shiva, une entité transformiste, capable d'adopter des formes aussi différentes qu'une pierre (Lingam) qu'un bœuf (Nandi) ou qu'un monstre tout-puissant (Bhairava).
Ainsi, Cernunnos peut être :
- « Cernunnos Pashupati ». Il est assis en tailleur, coiffé de bois de cerfs et entouré d’animaux dont il est le maître. Dans cette position dite « yogique », Cernunnos porte dans ses mains un objet, qui peut être un nouveau-né ou une corne d'abondance (les sculptures sont en trop mauvais état pour avancer avec certitude ce qu'elles représentent).
- « Cernunnos adolescent ». Cette divinité rappelle Skanda, le fils de Shiva, le dieu des combats et de la force virile mais innocente, l'image de la toute-puissance de la justice. Le père et le fils sont deux figures à considérer ensemble comme deux faces d'une même divinité (sur le modèle, par exemple de Ahura-Mazda et Mithra, ou de Shiva et Skanda).
- « Cernunnos dispensateur des bienfaits » porte un chaudron, un sac ou un bol.
- « Cernunnos tricéphale ». La tricéphalie signifie non seulement l’omniscience, mais aussi la toute-puissance du savoir. De nos jours, Shiva n'est plus représenté à trois têtes. C'est plutôt Brahma qui, depuis l’époque brahmanique, porte les trois têtes. Or, dans les représentations les plus anciennes, Rudra est tricéphale et non Brahma. Ce Cernunnos est la preuve la plus éclatante que cette divinité celte est relié d'une manière indéniable au Shiva indien.
- « Cernunnos vieillard ». Il semblerait que les Celtes donnaient une apparence de vieillard à leurs divinités (Lucien), une apparence qu'auraient imité les druides à longues barbes (un point commun avec les dévots de Shiva, qui se laissent pousser barbes et cheveux). Mais cette apparence de vieillard n'implique pas l'incontinence. Ogmios, le Hercule gaulois, est lui aussi un vieillard, mais il n'en demeure pas moins le maître des hommes.
- « Cernunnos aux cornes de bouc » : ce Cernunnos évoque le Dionysos cornu.
En considérant chacune de ces caractéristiques, qui se retrouvent en Inde associées à Rudra-Shiva, aucun doute n'est possible : Cernunnos et Shiva sont bien deux versions d'une seule et même divinité ancestrale.
Les avatars de Cernunnos
On distingue dans la mythologie celte deux univers chronologiques successifs. Il y a d'abord une mythologie polythéiste. Chacune des tribus celtes adorait un dieu tutélaire qui, tout en présentant des variations certaines, désignait toujours la même divinité de la fertilité ou de la foudre. Cette période théologique nous est seulement connue par des statues, des artefacts mystérieux et des récits gréco-romains. La seconde couche mythologique concerne les épopées celtiques rédigées par les moines chrétiens qui en firent les chroniques. De même que les épopées hindoues s'inspiraient largement de la culture jaïne locale, les épopées celtes s’inspireront largement de la symbologie et des mythes chrétiens, lesquels furent importés par la colonisation romaine. Ainsi, dans le cycle du roi Arthur ou le Mabinogion (v. 1100 à 1500), le célèbre corpus d'épopées irlandaises, nous retrouvons à parts égales le celtisme initial et le décorum abrahamique (Graal, Christ, ...)
Dieu-cerf, Cernunnos est associé à de nombreux personnages sombres et chthoniens. En tant que dieu de la fertilité, Cernunnos est aussi le dieu des mondes souterrains. Et en tant que dieu du renouveau, il est donc aussi celui de la mort.
Dans le Mabinogion , il apparaît sous la forme d'un chevalier noir vivant à côté d'une fontaine et entouré de nombreux animaux. Cette retraite forestière évoque le paradis originel tout autant que les rishis indiens qui vivaient en ascètes dans leur ashram isolé et qui vouaient le restant de leur vie à Shiva (par ailleurs, Shiva, divinité liée aux sources, porte le Gange dans sa chevelure).
Dans un récit du Mabinogion, le héros Kynon se rend auprès du chevalier noir pour consulter un oracle. Afin que celui-ci soit rendu, le chevalier noir sacrifie un cerf qui passait non loin de là. En tombant au sol, la tête du cerf indique la direction vers laquelle Kynon doit se rendre pour continuer sa quête.
Le chevalier noir correspond en tout point au canon shivaïte : il est une sorte de devin qui vit loin des hommes et qui possède le pouvoir d’interpréter les signes occultes, étant lui-même le seigneur des animaux, celui qui décide de leur survie ou de leur sacrifice. Kynon le consulte de la même manière que dans le Mahabharata et le Ramayana, les guerriers ascètes se rendent au Kailash pour consulter Shiva et apprendre de lui le maniement de l'arme cosmique.
En Irlande, dans le Livre de Lebor Gabala (v. 700), on retrouve un personnage à bois de cerf. Il s'agit de Némed, dont le nom signifie « le Saint ». Il est le roi du peuple des hommes à bois de cerf. Sa compagne est la déesse-mère dont l'avatar est la terre d’Irlande. Némed est à la tête du troisième peuple à avoir conquis l'île irlandaise, mais il perdra sa souveraineté face aux titans formoires venus de la mer, qui lui raviront sa femme, donc son royaume.
Dans un autre mabinogi, se trouve Pwyll, le chasseur devenu maître des enfers le temps d'une saison. Pwyll, une nuit de chasse, alors qu'il est perdu dans les bois, va rencontrer un chevalier vêtu de gris à la tête d'une meute de chiens : Arawen. C'est alors que les deux chasseurs se disputent un cerf tout juste tué d'une flèche, le mystérieux Arawen revendiquant la proie du sacrifice. Arawen se révèle être le seigneur de la mort, le roi du monde céleste de l'Arawen, aussi appelé le Sindh, le domaine paradisiaque du printemps éternel, qui est la destination des sages après leur mort.
Nous retrouvons là une situation classiquement indienne. Innombrables sont les contes et les fables indiennes qui mettent en scène un roi qui, en chassant, dérange la méditation d'un rishi. En Inde, les fils de Sagara furent réduits en cendre, Harishchandra fut maudit jusqu’à sa mort, et Krishna lui-même trouve la mort alors qu'un chasseur l'avait transpercé d'une flèche réservée à un cerf.
Le roi de la mort à la tête d'une meute de chiens est un thème fréquent du folklore gallois. Au solstice d'hiver, on célébrait l'arrivée depuis les enfers d'une meute de chiens menée par un cavalier noir. Ce cavalier s'unissait à la déesse du printemps, puis mourait au cœur de l'été.
Citons encore le chasseur de l'Herne, qui donnera naissance au mythe de la chasse sauvage. Le chasseur de l'Herne est associé à la forêt de Windsor. Portant des bois de cerf, il tourmente le bétail la nuit en secouant ses chaînes. La première mention du mythe du cavalier de l'Herne se trouve dans l’œuvre de William Shakespeare, dans sa pièce de 1597, Les Joyeuses Commères de Windsor. « Herne », « horn » en anglais, est une variation locale du « cernu » gaulois, signifiant « corne » en français.
Présente à travers le monde celte, la légende du cavalier nocturne et de la chasse sauvage est connue en Savoie, sous le nom de « Cavalerie de Pilate », « armée du roi Hérode » ou encore « Haute Chasse » (cf. J. Ph. Buord, Les Mystères de la Haute-Savoie).
Dans Le Folklore wallon, Eugène Monseur rapporte une légende populaire que nous pouvons sans aucun doute rapprocher de celle du chasseur de l'Herne et des autres avatars de Cernunnos. Le chasseur sauvage (li sâvatch tchèsseu) est un récit collecté dans la commune de Vresse-sur-Semois, dans la région de Namur.
« À Bohan (Semois), on parlait, il y a vingt ans, d’un seigneur du siècle dernier qui fut en procès avec les habitants pour des bois communaux et l’on racontait qu’en expiation de ses rapines, il revint chasser dans la forêt de la Fargne jusqu’au jour où celle-ci fut abattue. On citait même des gens qui l’avaient vu. Un jour, un habitant de Sugny s’attarda au cabaret, à Bohan, disant qu’il n’avait pas peur du revenant et que, s’il le rencontrait, il le ramènerait chez lui boire le petit verre. Lorsque, vers onze heures, il entra dans la forêt de la Fargne, il entendit le son d’un cor, puis des aboiements de chiens qui s’approchaient. Il prit peur et se jeta la face contre terre. Il vit alors des centaines de chiens arriver sur lui, suivis de chasseurs montés sur des chevaux, dont les naseaux lançaient des flammes, et au milieu du groupe était le seigneur de Bohan, la figure comme celle d’un cadavre et du feu sortant de ses orbites. Pendant une heure, cette partie de la forêt fut parcourue dans tous les sens et le malheureux, que la terreur clouait à terre, dut attendre que la chasse se fût éloignée. Il arriva chez lui meurtri et malade de frayeur et y resta plusieurs semaines entre la vie et la mort. Quand il put enfin se lever, ses cheveux étaient devenus blancs comme neige. (J. Pimpurniaux Guide du voyageur en Ardenne, dont nous résumons et élaguons le récit). À Grivegnée, on croyait, il y a environ quarante ans, qu’il apparaissait un chasseur fantastique dans des bois qui sont aujourd’hui la propriété de M. de la Rousselière. Il passait, emporté dans un furieux galop, accompagné de deux chiens qu’il appelait d’une voix bien distincte Tah et Pouha. »
Deux saints bretons : Théleau et Édern
Durant la première moitié du premier millénaire de notre ère, Cernunnos incarna les dernières résistances culturelles des Celtes, devenant le dieu tutélaire de ceux qui ne voulaient pas adopter la doctrine des envahisseurs germains ou romains.
Assimilé au diable des traditions abrahamiques, le Cornu fut pourfendu par le clergé. De divinité généreuse et chthonienne, Cernunnos devint en quelques générations le diable cornu que l'on connaît aujourd’hui. La référence au cerf, donc à l'immortalité de ses bois, fut remplacée par une tête de bouc, un animal sacrificiel voué à l'immolation. Ceux qui s’adonnaient encore à son culte furent qualifiés de sorciers et sorcières.
Suite à la christianisation de la Gaule, des divinités celtes furent incorporées à la mythologie judéo-catholique, comme si les Bretons avaient souhaité introduire dans leur nouveau culte des références autochtones. Il existe ainsi de très nombreuses légendes de saints non reconnues par l'Église romaine, ni documentées, et dont l'origine pourrait être païenne.
Mentionnons à propos Saint Théleau et Saint Édern. Leurs lgendes les présentent comme originaires des îles britanniques, mais rien ne nous le certifie. Rien ne nous prouve non plus que ces personnages soient historiques et pas simplement mythologiques.
Saint Théleau (485 - 560) est né gallois. Fuyant la peste qui dévastait son pays, il s'installe de l'autre côté de la Manche, près de Dol. Il demeura sept ans en Bretagne, fonda un monastère, puis repartit au Pays de Galles pour y fonder un autre monastère. Dans ce dernier lieu, reposent ses restes, devenus reliques. Le crâne de Saint Théleau est encore utilisé de nos jours lors des cérémonies qui le lient à une fontaine de guérison. L'utilisation d'un crâne pour recevoir les offrandes et boire est une pratique courante des sadhus indiens shivaïtes, en particulier ceux des traditions nagas, naths et aghoris.
« Un souffle nouveau a passé sur la société chrétienne quand les pratiques de l'ascétisme solitaire ou en commun ont commencé à être connues et à se répandre. La vie solitaire, à l'écart de ses semblables, a été pratiquée par d'autres doctrines religieuses que le christianisme. Elle a même été préconisée par plus d'un philosophe. Elle répond à un besoin de certaines natures qui sentent qu'on ne peut arriver à une pleine connaissance de soi-même qu'en s'isolant. Elle satisfait aussi chez d'autres des instincts de misanthropie, au sens pathologique du terme. Le goût, le besoin de la solitude conduit nécessairement à l'ascèse, le solitaire se trouvant obligé de réduire ses besoins vitaux au minimum. L'ascèse peut aussi avoir sa source dans la richesse même. Les sujétions qu'elle entraîne peuvent être ressenties soudain comme un fardeau pesant qu'on rejette d'un coup. L'ascèse ne peut, en pratique, se produire que dans la solitude. Ascétisme et monachisme sont donc, en fait, inséparables. » F. Lot, La Gaule.
Saint Édern est un autre saint gallois, que certaines légendes présentent comme un membre de la cour du roi Arthur. Comme Saint Théleau, il est aussi représenté chevauchant un cerf.
Comme Arawen, c'est un homme des bois qui vit et chevauche durant la nuit. D'origine guerrière (kshatriya en sanskrit), il entre dans les ordres à la suite d'une révélation (Moksha en sanskrit). Après avoir déjà fondé deux ermitages (terme que l'on traduirait par ashram en sanskrit), il se serait installé en Bretagne vers 894. Il y aurait bâti la paroisse de Plouédern, près de Quimper, ainsi que l'ermitage de Lannédern (Édern).
Il y recueillit un cerf traqué par des chasseurs, qui devint son meilleur ami. L’animal s'était réfugié sous sa robe, à la manière des animaux attirés par une force irrésistible vers le Pashupati de la vallée de l'Indus ou vers le Cernunnos du Chaudron de Gundestrup.
Aussi les hommes se tournent pour échapper à la mort du corps, dans un espoir de connaître l'immortalité de l'âme, le bonheur « sans commencement ni fin. »
En bon ascète, Saint Édern vivait donc seul et ne possédait qu'une cabane et une vache. Sa légende le montre très inspiré par Dieu, et sa seule présence suffit à évangéliser la population alentour. Une légende raconte que la vache de Saint Édern s'en était allée paître sur les terres du châtelain voisin. Celui-ci, jaloux et méchant, avait ordonné que soient lâchés les chiens sur la pauvre bête égarée. Saint Édern aurait alors rendu la vie à la bête. Depuis, là où la vache de Saint Édern paissait, l'herbe était plus verte et la terre plus fertile.
Un tel mythe rappelle les vertus que les Aryens attribuent à l'urine de vache. De nos jours encore, l'urine de vache est considérée par certains hindous comme contenant d'infimes particules d'or. Produite par le plus sacré des animaux, l'urine de vache est préconisée pour de nombreux remèdes ayurvédiques.
La légende de Saint Édern nous le présente en conflit avec sa sœur Jenovefa (forme archaïque de Geneviève ou Jennifer). Édern et Jenovefa voulaient bâtir pour chacun d'eux une église et former autour d'elle une paroisse. Pour décider du territoire qui délimiterait les paroisses de chacune des églises, il fut convenu qu'il reviendrait à Saint Édern tout le domaine qu'il pourrait parcourir en une nuit.
Par chance, Saint Édern rencontra cette nuit-là un cerf, qui lui permit de monter sur son dos et ensemble ils parcoururent une grande distance jusqu’au lever du jour. Sa sœur, voyant qu'il avait déjà parcouru tant de distance et que la nuit était encore loin d'être terminée, empoigna un coq par le cou et plongea la volaille dans l'eau. Celle-ci commença alors à chanter, et mis donc fin à la course nocturne de son frère.
Saint Édern fut mauvais perdant. Constatant que sa sœur avait triché, il la maudit. Celle-ci le maudit en retour. C'est ainsi que l'église d'Édern n'eut jamais de haut clocher, tandis que celle de Loqueffret aurait des cloches fêlées. La brouille entre les deux fut en tout cas définitive, ce qui permit à Saint Édern de s'éloigner de sa sœur et de ne pas rompre son vœu d'ermite. Saint Édern serait alors retourné au Pays de Galles et y aurait fondé un dernier ermitage en Cumbrie.
Une telle coutume rappelle l'ashvaméda des Aryens, « le grand sacrifice royal du cheval ». Il permettait à un roi de délimiter son royaume en y laissant un cheval s'y promener. Ce sacrifice durait une année complète.
Mentionnons aussi la méthode de divination par l'errance du cheval royal, pratique que Tacite rencontra en Germanie :
Un usage qui est particulier aux Germains, c’est de demander même aux chevaux des présages et des révélations. L’État nourrit, dans les bocages et les forêts, des chevaux blancs que n’avilit jamais aucun travail profane. On les attelle au char sacré, et le prêtre, avec le roi ou le chef de la cité, les accompagne en observant leurs hennissements et le bruit de leurs naseaux. Il n’est pas d’augure plus décisif, non seulement pour le peuple, mais pour les grands, mais pour les prêtres, qui croient que ces animaux sont les confidents des dieux, dont eux ne sont que les ministres.
Consacrée à Saint Édern, l'église de Lannédern est dotée d'un ossuaire comportant des masques macabres. Ces masques sont rares dans l'art chrétien, pour qui la représentation du diable est taboue. Ils relient sans équivoque le mythe de Saint Édern à celui d'Arawen, le chevalier des enfers, maître des mondes souterrains, lui aussi avatar de Cernunnos. Dans l'imagerie païenne, les figures effrayantes ou violentes ne sont pas malines ou méchantes, mais symbolisent plutôt des concepts violents, comme la mort, la vie, la copulation et la violence des éléments (pluie, eau, source, étoiles, soleil, feu, etc.). Il n'est donc pas étonnant de trouver Saint Édern, figure généreuse et douce, entouré de symboles macabres.
Sucellos, le dieu au marteau
Sucellos, le dieu au maillet, au bol et au chaudron, est une divinité gauloise associée à Cernunnos. Sucellos est le dieu au maillet, de même que Shiva est le dieu au trident et Vishnou le dieu à la massue. Ces armes détruisent les idées néfastes, les sortilèges ou l'illusion. Avec Nantosuelta, ils composent un couple divin similaire à celui de Cernunnos-Cernunna.
Sucellos est accompagné d'un chien, animal sacré des civilisations indo-européennes, comme en témoigne le grand respect que les Perses avaient à son égard. Alors qu'il met à mort le taureau de vie, Mithra est accompagné d'un chien qui jappe de joie à ses côtés. Yama, le seigneur de la mort védique est accompagné d'un chien, qu'il lance sur terre afin qu'il lui ramène ceux dont l’heure de la mort a sonné. Quant à l'Hadès grec, il est gardé par Cerbère, un chien tricéphale.
Cernunnos, dieu celte aux bois de cerf !
Divinité la plus ancienne dans la mythologie gauloise, Cernunnos est souvent considéré comme le dieu le plus proche du peuple. Son nom signifierait corne, ainsi on le surnomme le cornu ou le dieu-cerf. C’est une divinité majeure, surtout pour les druides, il incarne le cycle naturel des choses et le renouveau. Pourtant malgré son importance, les informations à son sujet ne sont pas nombreuses.
Au Pays de Galles, il est assimilé à Gwynn et Sucellos chez les romains. Selon les Mabinogion, le dieu de l’Autre-monde Arawn serait un de ses avatars.
Avec la christianisation, il sera désigné comme une divinité liée au diable.
Origines
Si Cernunnos est connu comme dieu celte gaulois, il est une divinité archaïque (dans le sens plus ancien que l’antiquité). Certaines représentations laissent penser qu’il pourrait venir de l’ère des mégalithes dans la période du mésolithique, c’est à dire l’âge de pierre. Le cerf y était vu comme un animal sacré et les hommes voyaient cet animal comme un dieu.
En Inde, on retrouve des représentations archaïques similaires. Ainsi, on pense que la posture assise en tailleur de cette divinité archaïque fut une version primitive de Shiva, quand du côté de l’Europe, cette divinité serait devenue Cernunnos chez les gaulois.
Description
Cernunnos est représenté comme un jeune homme ou un vieillard, avec une ou trois têtes à cornes de cerf (ou de bouc dans certaines versions), assis en tailleur, les jambes croisées.

A son cou, il porte le torque, le collier gaulois traditionnel. Dans une main, il tient une corne d’abondance, un bol, un sac de pièces ou de nourriture (des grains), symbolisant l’abondance. De l’autre il tient le serpent à tête de bélier symbolisant l’unité celte. Ce qui lui a valu d’être pris parfois pour une divinité chtonienne. Parfois on le représente sur le chaudron de Gundestrup, qui pourrait ressusciter les morts.
Du fait de son lien avec la nature, on lui associe très souvent la couleur verte, le bois et quelques fois dans les minerais l’émeraude.
Fonctions
Il personnifie le cycle naturel des choses, la vie et la mort. Ses bois qui tombent et repoussent symbolisent ce cycle. Ainsi, lorsque la nature se meurt à l’arrivée de l’hiver, Cernunnos part vivre sous la terre et il revient à Beltane au printemps quand la nature renaît. Ce qui n’est pas sans rappeler l’Homme vert, une divinité de la nature, en lien avec les saisons.
Cet aspect fait de lui un dieu de la nature, de la flore et de la faune, de la fertilité ainsi que de la chasse. Il protège la nature, les forêts, c’est un gardien des bois. On dit que l’on peut sentir sa présence lorsque le vent fait bouger les feuilles des arbres.
Lorsque sous les romains il devint Sucellos, il devint également un dieu de la mort.
Culte
Si on ne sait pas exactement comment on lui rendait hommage, il est possible qu’on lui offrait des animaux en sacrifice et peut-être des humains. Nourriture, objets artisanaux tels que des poteries, chaudrons, sculptures de taille et formes variées lui étaient aussi offerts.
Il est vénéré dans la wicca, où il est toujours le dieu cornu, pendant masculin de la déesse-mère. Il y conserve ses fonctions de dieu du cycle de vie-mort et de l’Au-delà.
Références
Littérature : Mabinogion, Rois du monde (J-P.Jaworski), Les Secrets de l’immortel Nicolas Flamel (M.Scott)
BD : Astérix (R.Goscinny, A.Uderzo), Freaks’ Squeele (F.Maudoux)
Mangas et animes : Seven Deadly Sins (N.Suzuki)
Animes : Princesse Mononoke (H.Miyazaki)
Jeux vidéo : Fate/Grand Order (Type Moon), SMITE (Titan Forge Games)
Musique : Cernunnos (Omnia), Cernunnos (Eluveitie)
Liens externes : dieu celte aux bois de cerf (Odysseus), autel (Musée de Reims)
Cernunnos, dieu celte aux bois de cerf !
Cernunnos, le dieu celtique !!!
Cernunnos, « le cornu », est le dieu gaulois du renouveau et des cycles naturels.
Très largement représenté dans le monde celte, son adoration est probablement antérieure aux Gaulois. En dépit de son importance, aucun texte n’apporte d’informations sur son culte, connu seulement par les documents iconographiques et épigraphiques. Les attributs qui le caractérisent restent sujets à interprétation, d’autant plus qu’à l’instar des autres dieux, Cernunnos est honoré sous divers noms et formes.
Tantôt jeune homme, tantôt vieillard, Cernunnos est assis en tailleur. Assimilé au cerf, il en a les bois ou les pieds à sabots. Souvent entouré d’animaux, il présiderait à la nature et à la chasse. Associé à la Déesse-mère, Cernunnos est une figure galante — « le beau cornu » — et généreuse. D’une main, il porte un sac de pièces ou de nourriture. De l’autre, il empoigne le serpent à tête de bélier, représentation iconique de l’unité celtique. Portant les attributs vestimentaires des Gaulois, les braies et le torque, le dieu pourrait être leur père légendaire, assimilé par Jules César à Dis Pater (nom romain donné au dieu des Enfers, Pluton). Il patronnerait alors à la mort en lieu et place de Sucellos. Parmi les variations des représentations de Cernunnos, il y en a qui lui donnent trois visages et d’autres des cornes de bouc. Au cours du IIe siècle, il disparaît au profit d’idoles purement anthropomorphes. Aucune fête ne garde son souvenir. Cependant, encore au Bas Moyen-Âge, on peut penser qu’il demeure honoré lors des grandes fêtes celtiques, ou bien à Imbolc le 1er février, ou bien à Beltaine le 1er mai. Il s’agirait de s’attirer les faveurs du dieu en lui enterrant le dernier lait et le dernier grain pour l’année à venir.
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Cernunnos, divinité emblématique de la mythologie celtique, est le dieu aux bois de cerf, qui symbolise la nature sauvage, les animaux et la fertilité. Présent dans plusieurs traditions celtiques, il apparaît souvent entouré d’animaux tels que des cerfs, des serpents ou des taureaux. Cernunnos représente l’harmonie entre l’homme et la nature, le cycle de la vie et de la mort, et la prospérité qui découle du respect des forces naturelles. Mais pourquoi ce dieu aux attributs si particuliers occupe-t-il une place centrale dans la mythologie celte ? Explorons les origines de Cernunnos, ses représentations, son rôle dans le panthéon celtique, ainsi que les anecdotes et faits marquants qui le concernent.

I. Les origines et les représentations de Cernunnos dans la mythologie celtique
Cernunnos, dont le nom signifie « le Cornu », est l’une des divinités les plus emblématiques du panthéon celtique. Son culte remonte à l’époque pré-celtique et s’étend sur un vaste territoire européen, ce qui témoigne de son importance pour les anciens peuples celtes et gallo-romains. Il est souvent représenté sous la forme d’un homme assis en tailleur, portant des bois de cerf et entouré d’animaux, notamment le cerf et le serpent à tête de bélier. Ces attributs font de lui une figure associée aux cycles naturels, à la fertilité et à la régénération de la vie.
Le lien entre Cernunnos et la nature est renforcé par sa posture de méditation, qui évoque une connexion profonde avec le monde spirituel et les forces primordiales. Il est parfois dépeint tenant un sac de pièces ou de nourriture qu’il répand, ce qui suggère un rôle de pourvoyeur d’abondance et de richesse. Certains auteurs voient en lui une figure paternelle des Gaulois, une sorte de Dis Pater (Pluton) incarnant la puissance créatrice et destructrice du cycle de la vie. Son nom n’apparaît clairement que sur un seul document, le pilier des Nautes de Lutèce, mais il est reconnaissable sur plusieurs artefacts archéologiques, notamment le célèbre chaudron de Gundestrup, où il est montré entouré d’animaux et tenant son serpent caractéristique. On le dépeint aussi en position assise, méditant, tenant un serpent à tête de bélier ou un torque (un collier rituel en or) dans une main, tandis que l’autre main repose sur une corne d’abondance remplie de fruits et de graines.
II. Les légendes qui l’entourent
Les animaux jouent un rôle fondamental dans l’iconographie de Cernunnos. Bien que les textes mythologiques relatant les exploits de Cernunnos soient rares, son iconographie permet de dégager des thèmes centraux le concernant. Dieu des cycles naturels, il est lié au renouveau de la vie, aux saisons et à la chasse. Certains récits celtiques font écho à son rôle de passeur entre les mondes, gardien des portes de l’Autre Monde (Annwn), où résident les âmes des défunts avant leur renaissance.
Dans certaines traditions, Cernunnos est associé à la Chasse Sauvage, un cortège spectral qui traverse les cieux lors des nuits d’hiver. Dans cette version, il est assimilé à Herne le Chasseur, une figure du folklore britannique qui apparaît sous la forme d’un homme cornu menant une meute de chiens infernaux. La chasse sauvage est un présage de mort ou de transformation, symbolisant la transition entre les saisons et la perpétuelle régénération du monde naturel.
Un autre récit raconte que Cernunnos, en tant que seigneur des animaux, possédait la capacité de comprendre et de parler la langue des bêtes. Il était parfois invoqué par les druides pour demander son aide lors des périodes de famine, en guidant les chasseurs vers le gibier ou en favorisant la prospérité des troupeaux. L’une des pratiques qui lui étaient dédiées consistait à enfouir du lait et du grain dans le sol, un geste destiné à assurer la fertilité des terres et à s’attirer ses faveurs.
III. Ses amours et sa descendance
Dans la mythologie celtique, Cernunnos est souvent associé à la Déesse-Mère, une figure féminine primordiale qui incarne la Terre et la fertilité. Leur union symbolique représente l’harmonie entre les forces masculines et féminines de la nature, l’acte de création et de régénération. Cette relation rappelle les cycles agricoles où la terre, fécondée par la pluie et le soleil, donne naissance à la vie.
Certaines interprétations le lient également à des divinités lunaires ou aquatiques, représentant ainsi une complémentarité entre le monde sauvage et l’univers fluide et insaisissable des eaux souterraines. On ne connaît pas de descendance directe à Cernunnos, mais certains dieux celtiques liés à la nature et à la fertilité pourraient être considérés comme ses héritiers symboliques, notamment le dieu gallois Gwynn ap Nudd, qui règne sur les esprits de l’Autre Monde et mène la chasse sauvage.
Dans le folklore plus tardif, Cernunnos est assimilé à des figures comme le dieu celte Esus ou encore Lug, dont les rôles de protecteur des hommes et de garant de l’ordre cosmique pourraient découler des fonctions originelles du dieu cornu.
L’influence de Cernunnos s’étend bien au-delà des cultes celtiques antiques. À travers le temps, sa figure a survécu sous diverses formes dans le folklore européen et dans la spiritualité contemporaine. Son image est souvent reprise dans les mouvements néo-païens et wiccans, où il est vénéré comme le dieu de la nature, de la fertilité et de la connexion spirituelle avec la Terre. Il est fréquemment invoqué lors des célébrations de Beltaine, fête du renouveau printanier, et de Samhain, moment de transition entre le monde des vivants et celui des morts.
Dans la culture populaire, Cernunnos apparaît dans de nombreuses œuvres de fantasy et de fiction. Il est présent dans les jeux de rôle comme Donjons et Dragons, dans les romans de fantasy inspirés de la mythologie celtique, et dans des séries télévisées mettant en scène des figures païennes ou chamaniques. Son image d’homme-cerf continue de fasciner, symbolisant une connexion archaïque entre l’homme et la nature.
Cernunnos (ou Carnunnos, Cernunnus) "Le Cornu" est le dieu de la virilité, des richesses, des régions boisées, des animaux, de la régénération de la vie et le gardien des portes de l'autre monde (Annwn). Il semble que son nom soit plus une épithète que son nom véritable.
Cernunnos porte des bois de cerf et un torque. Il est souvent accompagné d'un serpent à tête de bélier et d'un cerf.
Cernunnos sur le chaudron de Gundestrap
Musée du Danemark
Il porte parfois un sac (ou une corne d'abondance ou plus simplement un bol) qui déverse du grain ou des pièces de monnaie. Dans la mythologie celtique, Cernunnos a été assimilé à Gwynn au Pays de galles et aussi à Herne le chasseur en Angleterre. Tous les deux étaient fort célèbres pour leur "Chasse Sauvage", ils sortaient des Enfers (ou plus simplement de la forêt) accompagnés de leur meute de chiens des Enfers pendant la saison de chasse hivernale.
On a longtemps cru qu'entendre la voix de Herne, qui ressemblait au brame du cerf, présageait d'une mort certaine.
En tant que dieu de la régénération de la vie, il connaît une nature cyclique: il apparait au solstice d'hiver, se marie à Beltane (commencement de l'été) et meurt au solstice d'été. Puis à Samhain il sort des Enfers pour se lancer dans sa "Chasse Sauvage".
Extrêmement populaire parmi les Celtes, les druides ont largement encouragé l'adoration de Cernunnos qui devint un obstacle sérieux à la diffusion de christianisme.
Cernunnos (ou Carnunnos, Cernunnus) "Le Cornu" est le dieu de la virilité, des richesses, des régions boisées, des animaux, de la régénération de la vie et le gardien des portes de l'autre monde (Annwn). Il semble que son nom soit plus une épithète que son nom véritable.
Cernunnos porte des bois de cerf et un torque. Il est souvent accompagné d'un serpent à tête de bélier et d'un cerf.

Musée du Danemark
Il porte parfois un sac (ou une corne d'abondance ou plus simplement un bol) qui déverse du grain ou des pièces de monnaie. Dans la mythologie celtique, Cernunnos a été assimilé à Gwynn au Pays de galles et aussi à Herne le chasseur en Angleterre. Tous les deux étaient fort célèbres pour leur "Chasse Sauvage", ils sortaient des Enfers (ou plus simplement de la forêt) accompagnés de leur meute de chiens des Enfers pendant la saison de chasse hivernale.
On a longtemps cru qu'entendre la voix de Herne, qui ressemblait au brame du cerf, présageait d'une mort certaine.
En tant que dieu de la régénération de la vie, il connaît une nature cyclique: il apparait au solstice d'hiver, se marie à Beltane (commencement de l'été) et meurt au solstice d'été. Puis à Samhain il sort des Enfers pour se lancer dans sa "Chasse Sauvage".
Extrêmement populaire parmi les Celtes, les druides ont largement encouragé l'adoration de Cernunnos qui devint un obstacle sérieux à la diffusion de christianisme.
Cernunnos Cernunnos Cernunnos
Quelque part entre l’an 100 et 200, un homme a gravé un mot sur une pierre dans un pays qu’on appelle aujourd’hui la France. Ce mot, retrouvé nulle part ailleurs, à ce jour, était Cernunnos. Cette inscription latine, les savants ont déclaré qu’elle signifiait « Le Cornu ».
Depuis cette découverte, de nombreuses personnes ont spéculé sur sa signification. La spéculation la plus commune dit que c’est le nom d’un Dieu. De nombreux Wiccans ont émis la théorie (qu’ils exposent comme un fait indiscutable) selon laquelle Cernunnos, le Dieu cornu des Celtes, était adoré très largement, de la Gaule à la Grande-Bretagne (et parfois, il est le même dieu que Pan, mais ce lien chez les wiccans vient de l’idée que « tous les dieux sont un Dieu, et toutes les déesses sont une Déesse »). Comment ce mot est devenu si tranché par rapport à la vision qu’ont les païens du Dieu Cornu… Selon ma théorie, cela a commencé avec Margaret Murray. Sa théorie du Dieu Cornu des Sorcières a été mise en pratique par Gerald Gardner et développée par Doreen Valiente.
La théorie de Murray d’un dieu cornu universel adoré du culte sorcier a été depuis discréditée du fait d’un manque de preuve. Mais pour certaines raisons, dans tous les livres païens ou wiccans où un dieu cornu est mentionné, il y fait souvent référence en tant que Cernunnos. Par exemple :
Tiré de Witchcraft for Tomorrow par Doreen Valiente, page 26 :
“ La version celtique du dieu Pan était Cernunnos, qui veut dire ‘Le Cornu’. Ce nom a été découvert sur un autel qui lui est dédié et qui est à présent au Musée de Cluny, à Paris… Voici d’autres représentations connues de Cernunnos : un groupe de statues datant de l’époque Gallo-Romaine, désormais au musée de Reims, et celle trouvée sur le splendide chaudron d’argent connu comme le Chaudron de Gundestrup, découvert dans une tourbière au Danemark en 1891… Un dessin d’une caverne étrange et numineuse de Val Carmonica, en Italie, est plus brut et plus ancien que ces dernières, datant du IV-IIIème siècle avant J-C. Ici Cernunnos est une figure imposante, couronnée d’andouillets de cerf et semble être vêtue d’une longue robe.”
On retrouve des avis similaires dans une foule de livres Wiccans, Païens, New-Age et même Reconstructionnistes Celtiques. Ce qui me dérange vraiment là-dedans ? C’est l’attitude « Archéologie de salon », que l’on appelle également Archéologie Spéculative. Je pense que je suis la seule personne au monde à se questionner sur la validité des références à un dieu cornu comme étant Cernunnos et à ne pas mentionner chaque Dieu Cornu dans le monde sous ce nom, en disant que les anciens païens l’adoraient !
S’il vous plaît, ne prenez pas ce que je dis pour argent comptant. Faites une recherche sur « Cernunnos » dans tous les livres de Wicca 101 que vous pourriez avoir sur vos étagères, ou même dans votre « Histoire de l’Europe Païenne » si vous avez ça chez vous, ou encore dans un livre de spiritualité celtique. Je vous garantis que la quasi totalité désignera Cernunnos comme un Dieu Cornu de la Chasse, du Monde-d’en-bas, que sa couleur est le vert, que sa pierre est l’améthyste ou nombre d’autres choses du genre !
Vous rendez-vous compte du ridicule de la chose ? Si ce n’est pas le cas, laissez-moi vous expliquer. Un mot a été découvert sur une pierre en France, un autel, peut-être. C’est du latin et selon toute vraisemblance, nous ne sommes même pas certains de savoir si le C est bien un C. Donc, cela pourrait ne pas être du tout Cernunnos. Des savants ont dit : « Oui, Cernunnos signifie « le Cornu » en latin !». (mais hey ! si ce n’est pas un C, cela pourrait vouloir dire quelque chose de complètement différent, mais tout le monde semble ignorer ce fait !). Ainsi certains wiccans se sont dit : « Hey ! Ca sonne bien comme nom pour appeler le Dieu Cornu des Sorcières dont Murray parlait ! » et ces wiccans ont écrit des livres, en ont vendu plein et bien que la théorie de Murray ait été remise en cause, et seulement avec un mot sur une pierre, soudain, Cernunnos est un ancien Dieu Cornu, le consort de la Grande Déesse qui revient des temps païens, peut-être même du temps des hommes des cavernes du Néolithique. Wow ! N’est-ce pas grandiose ? A présent, les Wiccans peuvent revendiquer un Dieu dont ils ne savent foutre rien, qui pourrait même ne pas être un dieu, et ils peuvent dire que les anciens païens de Gaule l’honoraient, alors qu’en fait, il n’y a absolument aucune preuve de tout ça. Les anciens païens étaient généralement polythéistes et l’idée d’un « Grand Dieu Cornu », adoré partout sous le nom Latin de Cernunnos est tout à fait ridicule. Si c’était vrai, je pense que nous aurions trouvé davantage d’inscriptions du nom de Cernunnos. Or, nous n’en avons découverte qu’une seule. Toutes les petites figures et dessins de Dieux Cornus ? Eh bien, un nombre de cultures anciennes en possèdent et elles ont toutes des noms différents. Souvent, il s’agissait de dieux locaux.
Donc, que pourrait signifier Cernunnos ? Laissez-moi me glisser dans mon fauteuil et faire des suppositions. Cela pourrait être le nom d’un roi, ou celui d’un mois pour la chasse, ou peut-être le nom d’un dieu local. Cela pourrait être le nom d’un héros d’un mythe local, cela pourrait être n’importe quelle sorte de choses. Savons-nous de manière sûre, ce que le nom Cernunnos signifie ? Non, nous ne le savons pas. Pourquoi est-ce qu’il y a taaaaaant de livres qui semblent faire référence les uns aux autres ? Parce que les gens sont, généralement, stupides. Les gens ne veulent pas être celui qui dira le contraire, qui réfléchira réellement à ce qui est en train de se passer. Au lieu de cela, ils veulent se copier les uns sur les autres, de manière à ce que lorsqu’ils donnent vraiment des références, celles-ci se rapportent à un autre livre, qui se réfèrent encore à un autre livre et nous voici partis dans un gigantesque cercle vicieux où on ne pourra jamais découvrir réellement la provenance. Il y a un marché entier là-dessus pour les gens crédules qui aiment absorber des informations inéxactes sans vraiment réfléchir à ce qu’ils lisent.
Citation
“ ‘Le Cornu’ est un dieu Celtique de la fertilité, de la vie, des animaux, de la richesse et du monde-d’en-bas. Il était adoré à travers toute la Gaule et son culte s’étendait jusqu’en Grande-Bretagne. Cernunnos est représenté avec des andouillers de cerf, parfois il porte une bourse remplie de pièces. Le Dieu Cornu est né au Solstice d’Hiver, il se marie à la déesse à Beltane et il meurt au solstice d’été. Il alterne avec la Déesse de la lune, en régissant la vie et la mort, en continuant le cycle de mort, renaissance et réincarnation.
Les peintures rupestres du paléolithique trouvées en France, qui représentent un cerf dressé ou un homme vêtu d’un costume de cerf, semblent indiquer que les origines de Cernunnos datent de cette époque. Les romains le représentent parfois avec trois grues volant au dessus de sa tête. Connu des druides comme étant Hu Gadarn. Le Dieu du Monde-d’en-Bas et des plans astraux. Le consort de la Grande Déesse. Il était souvent représenté portant un sac de pièces ou accompagné d’un serpent à tête de bélier et d’un cerf. La plus notable est le célèbre chaudron de Gundestrup, découvert au Danmark.”
Il n’y a aucune référence quant à l’endroit où il a pris ces (dés-)informations, mais je devine qu’elles proviennent d’un livre wiccan typique qui peut être acheter chez Barnes & Nobles. A présent, j’aimerai juste pointer du doigt une erreur : celle de croire que Cernunnos est un dieu Celte qui meurt au Solstice d’Hiver (Yule) et qui renait à Beltane. C’est purement Wiccan et je n’ai trouvé aucune preuve là-dessus, en dehors de la Wicca, peu importe le nombre de livres qui font référence aux autres et les travaux de Murray (c’est comme un livre de la Bible se référant à d’autres livres de la Bible. C’est ce que nous appelons la « Logique Circulaire », les d’jeunz !). Yule est également une fête Anglo-Saxonne/Germanique et nous n’avons aucune preuve pour affirmer que les Celtes avaient adopté le Solstice d’Hiver (particulièrement en Grande-Bretagne) avant l’invasion Normande.
Deuxièmement, je me répèterai, Cernunnos est un mot qui a été trouvé sur une pierre qui pourrait être considérée comme un autel. Le sens du mot est une pure spéculation. Ainsi, pour démontrer que Cernunnos est un dieu cornu comme un fait objectif, alors que c’est simplement de la spéculation, ce n’est pas juste faux, c’est un mensonge. La vérité, c’est que : Nous ne savons pas ce que « Cernunnos » est, d’où il vient et ni de quand. Dire que les dessins rupestres d’êtres cornus représentent aussi Cernunnos est également faux et mensonger, parce que nous n’avons aucune idée sur ce que, et si, ces gens ont adoré dans le passé !
Et à nouveau, au sujet du Chaudron de Gundestrup. Oi.
Je devine que ça s’abaisse à cela : de l’Archéologie de Salon/Spéculative, ça me fout grave les boules lorsque ceci est présenté comme un fait objectif, ce qui l’est souvent dans la communauté Wiccane. Il est, en effet, rare de trouver un Wiccan qui vous dira que, « C’est une religion moderne. Nous ne savons pas ce que faisaient les gens d’il y a 35 000 ans. » La plupart serait plus heureux de vous apprendre que leur religion précède, de quelques millénaires, la répugnante religion Chrétienne et qu’ils adorent Aradia et son consort Cernunnos, les anciens Dieux ibèro-celtiques ou quelques autres non-sens du genre. Cela me fait m’interroger, pas simplement à propos de Cernunnos, mais aussi à propos des dieux qui possèdent des références païennes vérifiables et sur les informations les concernant qui ont subi une mutation. Je me souviens d’avoir lu dans « To Ride a Silver Broomstick » que Freyja est une déesse de la Lune et qu’elle est la femme d’Odin. Bien, cela ne pouvait pas être plus éloigné de la vérité. Frigga est la femme d’Odin et Freya a un mari nommé Od qui disparaît lorsqu’il découvre son infidélité alors qu’elle acquiert Brisingamin (ndt : le collier). Mani est le Dieu de la Lune dans la Mythologie Nordique.
Vraiment, ce qui est nul, c’est juste que tout le monde copie tout le monde dans la communauté païenne. Ça ne signifie pas que ce qu’ils disent soit juste. S’il vous plait, réfléchissez à ce que vous lisez et n’achetez pas de livres wiccans minables, à moins que vous souhaitiez écrire un article à propos de leur stupidité ou que vous souhaitiez vous marrer un bon coup. Dépensez votre argent dans un fast food qui fait grossir, ce sera probablement meilleur pour vous. Après tout, mieux vaut avoir une vie courte mais intelligente qu’une vie longue et stupide.
Note de la Traductrice : Ce petit texte fait suite à Cernunnos, Archéologie Spéculative et son influence sur le Paganisme moderne par Katrina Stone, dont vous pouvez trouver la traduction dans la même rubrique : Divinités. Voici l’adresse Cernunnos.
« Plus d’info par Robin Artison »
Le mot « Cernunnos » signifie simplement « (Le) Cornu » en latin.
En Europe, beaucoup, beaucoup de dieux du type « père premier » étaient soit associés aux bêtes à cornes, soit représentés avec de larges cornes (Pan, Dionysos, Govannon et diverses figures divines Celtes, aussi bien que Woden et Frey).
Dire qu’Il y avait ce dieu cornu nommé « Cernunnos » est faux. Ce n’est rien de plus qu’un titre descriptif pour ce TYPE de Dieu – une figure de « Père-Puissant ». C’est encore plus de la spéculation de dire qu’il avait cette relation annuelle avec quelque « Déesse ».
Certains Dieux Pères Absolus avaient une relation sacrificielle avec les Déesses qui représentaient le Pays – Llew et Blodeuwedd, par exemple.
Mais le « Cernunnos » de la mythologie qui est apparu est un doux imbécile, car il est naturellement une simplification excessive.
Woden était un maître de la Chasse Sauvage, le Chasseur Sauvage (Wutanes Heer). La figure de « Herne » et celle de Woden passent pour être la même – l’évidence est juste.
« Cernunnos » est une version continentale latinisée de « Herne » – « Cern » devient « Hern » dans les îles parce que le « C » sonne davantage comme le « CH » de « Loch », et est réduit au son d’un « H », et la terminaison latine « -unnos » est supprimée, ainsi ce « Herne » signifie à présent simplement « cornu » et non pas « Le Cornu ». Bien que ce soit le même nom.
« Cernunnos » reflète alors le « Père-Puissant » indo-européen et ainsi « Herne », mais sous une forme plus sombre, une forme du Monde-Souterrain et des Mystères, et non pas simplement « La Verte Vie et la Fertilité » que les gens associent au « Dieu Cornu ».
Aussi, le « Cernunnos » du chaudron de Gundestrap est un Homme Cornu ; c’est probablement une figure divine, comparativement parlant, il ressemble davantage aux représentations orientales (et même indiennes) des Dieux Cornus tels que Siva. Mais la représentation sur le chaudron est seulement appelée « Cernunnos » parce qu’il a des Cornes, et c’est simplement ce que « Cernunnos » signifie.
Le Grand Père-du-Monde de la Nature est presque universellement représenté avec des Cornes ; il est la clef de la plupart des spiritualités païennes ; on l’évoque simplement comme « Le Cornu » ce qui n’est pas une déclaration profonde à faire – c’est simplement un nom descriptif. Ce serait la même chose que d’appeler votre dieu soleil « Le Brillant ». C’est moins un nom propre que les gens le pensent. Le VRAI nom de ce Père Cornu Celtique était Eochaid Ollothair ou (peut-être) Vindonos. En Germanie, cela aurait été Ignvi-Frey (pour le Père du Monde) et Woden/Odhr pour le Père Guérisseur.
La chose à se souvenir est que « Cernunnos » n’est pas vraiment un NOM, c’est une description. A chaque fois que vous dîtes dans une prière : « Oh, Cornu, etc… », votre semblable de l’ancienne Gaule Romaine aurait dit : « Venite, Cernunnos… ». Le problème c’est de dire que Cernunnos est le nom propre pour « Dieu Cornu Européen Pan », qui est une véritable erreur. Tout dieu à Cornes pourrait avoir été appelé Cernunnos, mais cela ne signifie pas que Cernunnos ETAIT le Dieu à Cornes.
Cernunnos est un dieu gaulois. Les chercheurs en sont réduits à des conjectures fondées sur l'interprétation de l'onomastique et de l'iconographie pour comprendre son rôle dans la religion gauloise puis gallo-romaine. Figure majeure du panthéon celtique, Cernunnos incarnerait le cycle biologique de la nature, reflétant simultanément la vie et la mort, la germination et le dépérissement, à l'image du cerf, l'animal qui le symbolise, lequel perd ses bois en hiver pour les recouvrer au printemps. Fréquemment associé à la Déesse-mère, une autre figure majeure du panthéon celtique, il représenterait par ailleurs la puissance masculine et la fécondité.
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